
voici la 2ème partie paru dans la
newsletter du magazine Ambiance.
notre nouveau président
Comme nous l'avions indiqué dans notre précédente édition, Guy Weyts, du restaurant Pas-vite à Retie, a succédé le 16 février dernier à Laurent Van de Vijver, qui a dirigé les Jeunes Restaurateurs de Belgique pendant trois ans. Nous poursuivons aujourd'hui notre entretien avec le chef Guy Weyts, qui revient sur le fonctionnement de l'organisation.Quant un restaurant a été accepté comme membre des Jeunes Restaurateurs de Belgique, des contrôles de qualité ont-ils encore régulièrement lieu ? Vous arrive-t-il de suspendre un membre ?
Suspendre, non : en Belgique, ce n'est arrivé qu'une seule fois. Dans les autres pays européens, c'est plus fréquent. En fait, la Belgique ne compte pas tellement de membres et tous se connaissent bien. Concevez qu'il serait difficile d’exclure un collègue si quelque chose tournait mal. C'est ainsi que par le passé, il nous est arrivé de tolérer certaines situations qui ne répondaient pas à notre profil. Néanmoins, j'ai bien l'intention de changer cela et de faire preuve de plus de rigueur. Au niveau européen, nos collègues ont déjà passé ce cap, c'est une bonne chose. Un membre doit apporter une contribution active à l'organisation. Quand ce n'est pas le cas, il n'a plus de raison d'en être. La qualité de la cuisine serait également une raison justifiée pour rayer un membre de l'organisation, s'il ne satisfait plus au niveau requis. Ce serait naturellement d'abord négocié avec le chef concerné, après quoi nous prendrions certainement le temps d'y réfléchir.Pour le client ordinaire, quelle est la plus-value que l'établissement soit membre des Jeunes Restaurateurs ?
C'est avant tout un label de qualité. Il sait dans quel type de maison il entre et peut évaluer objectivement ce qu'il peut en attendre. C'est donc une garantie de s'asseoir à la table d'un jeune chef motivé, bien de son époque. Nous organisons régulièrement des actions offrants certains avantages aux clients, ou par lesquelles ils peuvent remporter des prix. L'affiliation d'un restaurant influence-t-elle le chiffre d'affaires ?
Très certainement. Cela dépend de l'emplacement, bien sûr, mais on peut partir du principe qu'en devenant membre des Jeunes Restaurateurs, le chiffre d'affaires progresse de 5 à 10 %. À certains endroits, la hausse a même dépassé les 20 %. En fait, cela attire l'attention d'un public que vous n'auriez jamais pu atteindre. Le restaurateur gagne dès lors en notoriété. Comme son adresse est également mentionnée sur le site web des Jeunes Restaurateurs, il est plus rapidement trouvé par la clientèle étrangère. D'autres clients découvrent les restaurants affiliés par les actions que nous organisons. Pour l'instant, tous les clients de Jetair réservant un vol VIP reçoivent un bon à valoir pour un repas auprès d'un jeune restaurateur. Cela en fait plus de 15 000 à ce jour ! Bien sûr, il faut préciser que les membres actifs retirent beaucoup plus de leur adhésion que ceux qui restent passifs. Les Jeunes Restaurateurs sont organisés à l'échelle européenne. Qu'est-ce que cela implique ?
La facette européenne est très importante et m'a toujours intéressé. Je représente moi-même la Belgique depuis plusieurs années au niveau européen. Les délégués se réunissent cinq fois par an, chaque fois dans un pays différent. C'est l'occasion de débattre des tendances nationales, d'échanger des conseils et de découvrir les produits du pays organisateur. Ce sont des rencontres fort intéressantes, dont on peut retenir des informations très utiles pour les diffuser dans son propre pays. Un grand congrès européen est organisé tous les deux ans, où sont invités tous les membres. Le dernier en date a eu lieu le 15 mars dernier, à Florence. Chaque pays se dévoile sous son meilleur jour. C'est l'occasion idéale pour rencontrer des collègues étrangers, discuter le coup et échanger des idées.En tant que nouveau président, vous caressez certainement quelques ambitions. Lesquelles ont votre priorité ?
Je crois que mes prédécesseurs ont abattu un boulot monstre. C'est excellent pour le groupe, ça l'est beaucoup moins pour eux-mêmes. Je compte m'y prendre autrement. Définir la ligne directrice que nous devrions suivre avec les Jeunes Restaurateurs de Belgique et veiller à ce que l'on y travaille, avec tous les membres. Notre fonctionnement doit rester une activité de groupe et non pas reposer sur quelques initiatives individuelles. Je tiens aussi à ce que nos obligations envers nos sponsors soient accomplies plus fidèlement. Aujourd'hui, des entreprises utilisent le label des Jeunes Restaurateurs pour promouvoir leurs produits. En échange, ils soutiennent financièrement notre organisation. Il s'agit de gros montants et il me semble parfaitement logique que ces entrepreneurs attendent un engagement de nos membres. Pour veiller à ce que ces derniers endossent et tiennent leurs responsabilités, le chef Filip Dewijnants du restaurant Fidalgo à Tirlemont prendra en charge un suivi.Comment envisagez-vous l'avenir des Jeunes Restaurateurs ?
En rose ! Grandir et recruter de nouveaux membres n'est pas un objectif en soi, même si nous savons que cela va se faire. Nous voulons avant tout renforcer notre organisation et montrer encore mieux ce que nous représentons. Renforcer cette image de marque est une tâche importante pour l'avenir. Avec l'admission prochaine de nouveaux pays membres, arriveront également de nouvelles cultures dans notre association. Ce dont nous profiterons certainement. Des négociations sont en cours avec l'Australie et les États-Unis. Je suis persuadé qu'à terme, nous évoluerons en une structure mondiale, qui s'appellera peut-être Jeunes Restaurateurs of the World. Mais bon, nous devons envisager cette évolution avec prudence et surtout bien nous y préparer. Johan Kafkot